En août 1985 disparaissait Philippe de Dieuleveult au Zaïre dans des circonstances qui demeurent nébuleuses encore actuellement. Pourtant, il est encore présent dans toutes nos mémoires comme animateur de l'émission "La Chasse aux Trésors".
Parmi les nombreux jeux télévisés ayant été produits, il en est un qui s'est démarqué singulièrement de tous les autres car il a été le seul à allier l'exotisme, la culture, l'histoire, l'aventure, le suspense et ... l'hélicoptère : il s'agit de la Chasse aux Trésors imaginée par Jacques Antoine. Le principe du jeu était simple : deux candidats en studio à Paris télécommandaient par radio un détective-reporter n'importe où dans le monde afin de résoudre une énigme et de retrouver un trésor caché par les producteurs. Cette émission n'aurait certainement jamais eu le succès qu'elle a eu sans la spontanéité, le dynamisme et l'image même de la gentillesse du détective-reporter, Philippe de Dieuleveult. D'ailleurs, toutes les tentatives en vue de recréer par la suite une nouvelle série similaire (notamment avec la jolie Nathalie Simon sur TF1) n'ont jamais réellement percé, mis à part, peut-être, la Carte aux Trésors animée par Sylvain Augier (aussi pilote d'hélicoptères), d'abord, et par Marc Bessou, ensuite. La Chasse au Trésor est ainsi rapidement devenue indissociable du personnage de Philppe de Dieuleveult, sorte de "Tintin" des temps modernes, tout de rouge vêtu.
Philippe de Dieuleveult à bord d'une Alouette III.
Photo : collection Jean-Jacques FAUQUETTE.
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Sur le plan technique, le principe de la Chasse aux Trésors était assez simple vu les limitations du matériel de l'époque. Les candidats étaient en liaison radio avec Philippe de Dieuleveult. Un avion assurant le relais radio tournait en permanence au-dessus du lieu où se déroulait la chasse. Pour le son, c'était donc du direct en duplex. Bien souvent, le technicien radio était Jean-Paul Le Fur (tragiquement décédé dans l'accident d'hélicoptère qui a coûté la vie, notamment, à Thierry Sabine et Daniel Balavoine lors d'un sombre Paris-Dakar). En ce qui concernait l'image, les systèmes de prises de vues n'étaient pas aussi compacts que les caméras actuelles. Au début des années quatre-vingt, le standard couramment utilisé en vidéo professionnelle était le U-Matic nécessitant un enregistreur assez lourd et indépendant de la caméra. L'équipe vidéo était donc constituée d'un cameraman ainsi que d'un assistant portant le magnétoscope. Ils étaient reliés entre eux par un câble. Les images étaient enregistrées simultanément sur le plateau du studio à Paris ainsi que sur le lieu de la chasse. Si, dans le cas du studio, plusieurs caméras étaient mises en oeuvre, sur le terrain, il n'y en avait qu'une seule. Le cameraman était donc responsable de la couverture totale de l'événement en un seul plan séquence de plus de 55 minutes, durée normale du jeu. Par la suite, une fois la cassette revenue en France après le tournage, le montage définitif pouvait avoir lieu en post-production en effectuant le mélange des images enregistrées en studio avec celles tournées sur place. Après cela, les émissions étaient prêtes à être diffusées sur les différentes chaînes de télévisions francophones.
Durant les quatre années au cours desquelles cette émission devenue légendaire a été diffusée, Philippe de Dieuleveult a eu l'occasion d'emprunter différents types d'hélicoptères dont certains assez rares comme un Fairchild Hiller FH-1100 au Québec ou un Mil Mi 8 des Forces Révolutionnaires de Cuba à la Havane. Bien entendu, il a également embarqué à bord de bon nombre d'Alouette et de Lama.
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